La génèse du projet…

Jusqu’à il y a peu, je me considérais comme un photographe opportuniste pour ce qui est de la photographie de modèle. Je profitais de rencontres organisées entre modèles et photographes pour proposer des mises en scène ou simplement saisir une attitude qui me séduisait. Avec le temps cela c’est imposé comme une sorte d’imposture, j’avais des tonnes d’idées que je posais sur un carnet et j’attendais que l’occasion se présente. Il fallait que je deviennne le réalisateur et le provocateur de ces projets…

Je me suis donc mis à la recherche de projets artistiques qui pourraient porter ce passage à l’acte et il fallait que ça sonne comme un defi. J’ai réfléchi, j’ai rêvé, j’ai fantasmé et j’ai cherché l’inspiration sur internet. Lors de mes recherches je suis tombé sur des peintures réprésentant “la Passion du Christ”, ces images m’ont interpelées par la tension qui se dégage de ce corps offert en sacrifice. J’ai donc voulu traiter ce sujet, c’était bien un defi de désacraliser ce thème.

Maintenant il fallait traiter ces images mais en le dégageant de tout aspect religieux, tout en préservant ces forces et tensions. Je voulais aussi contraster tant visuellement qu’au niveau de la symbolique, nourrir ces images d’ombre et de lumière, de force et de fragilité. J’ai donc eu l’idée de remplacer la croix par un modèle féminin et il me restait à trouver mon Christ.

Ayant déjà travaillé avec Ange (non ce n’est pas un pseudo, il faut croire que c’était un signe…) j’avais senti en lui ce contraste entre force et douceur et j’avais envie d’une nouvelle collaboration avec lui, qui pouvais mieux servir ce sujet que lui… j’avais les images en tête.

 

Triptyque

 

J’ai réalisé quelques croquis pour présenter le projet à Ange et Lynoa qui ont été rapdiment séduits par le projet. J’avais mes modèles, j’avais le thème… Il n’y avait plus qu’a passer à l’action. J’ai décidé de taiter le sujet à travers un triptyque, ce qui me permettais de donner plus de force à ces contrastes et et de mettre en valeur les deux modèles tout en ayant la liberté de travailler la lumière différement.

A l’exception du cliché inspiré de la pieta je voulais que Lynoa, qui joue le rôle de la croix apporte de la douceur là ou la croix des scénes originales symbolise la douleur et la cruauté. A l’inverse je voulais qu’Ange soit un Christ fort et au regard détérminé en opposition au Christ, martyre mis au supplice tel qui est représenté dans les oeuvres classiques. Les poses ont été travaillées dans ce but et les éclairages pour renforcer les contrastes entre leur peau et leur attitude.

Cliché 1.

Modèles : Vanessa RENAULT (Lynoa) & Ange MINKALA
Modèles : Vanessa RENAULT (Lynoa) & Ange MINKALA

Dans ce cliché Lynoa qui selon l’oeuvre original fait succomber le Christ sous son poid a le visge tourné vers le sol, dans l’ombre et son corps est dans un équliibre précaire ce qui la rends tout de suite moins imposante et plus fragile que le serait la Croix. Ange lui nous envoie une regard profond et déterminé, la lumière éclaire la moitié de son visage et souligne sa musculature… on est loin du martyre peinant à se relever habituellement représenté. On ne doute pas du fait qu’Ange va se relever, toutefois l’ombre projetée par leur deux corps semble écraser Ange.

 

 

 

 

 

 

Cliché 2.

Modèles : Vanessa RENAULT (Lynoa) & Ange MINKALA
Modèles : Vanessa RENAULT (Lynoa) & Ange MINKALA

Dans cette image j’ai traité le sujet en plongée alors que généralement le Christ sur la croix nous domine (une nouvelle fois la volonté de contraster le sujet), par contre il fallait essayer de garder cette perspective, en plus il était évident que Lynoa ne porterai pas Ange à bout de bras. Pour parvenir à maintenir l’illusion Lynoa tout en étant sur la pointe d’un pied appliquait son autre genou dans le dos d’Ange tout en lui tirant les bras vers l’arrière (sans lui faire mal), cela allié avec le choix du cadrage permet de donner l’impression que ce sont eux qui nous dominent alors que le spectateur est bien placé au dessus. Le regard d’Ange est dirigé dircetement vers le spectateur, alors que Lynoa regarde vers le ciel, elle se détache du supplice qu’elle inflige tout en offrant délicatement les paumes d’Ange au ciel tout en révélant un discret Tatouage “Hapiness”. Plus qu’une crucifixion Lynoa semble éléver avec délicatesse Ange qui lui semble s’élancer pour plonger vers nous. Un soin particulier à été apporté aux éclairages afin d’illuminé les visages en opposition (le profil droit de Lynoa est dans la lumière alors que celui d’Ange est dans l’obscurité et inversement pour les profils opposés). Avez-vous l’impression que Lynoa Inflige un supplice à Ange ?
 

 

 

 

 

Cliché 3.

Modèles : Vanessa RENAULT (Lynoa) & Ange MINKALA
Modèles : Vanessa RENAULT (Lynoa) & Ange MINKALA

Ce dernier cliché est celui qui a nécessité le moins de recherche, c’est l’image qui se rapproche le plus de la représentation originale (la pieta). Cette scéne a été abordée de nombreuse manières en sculpture et en peinture. Pour traiter ce sujet en photo je voulais une pause plus moderne, quelque chose de moins fataliste. Dans cette représentation Lynoa n’est pas une vierge Marie douloureuse comme à pu le représenté Michel-Ange, la position de sa main est protectrice et son regrad tourné vers le ciel. Dans ce dernier cliché Lynoa est mise en avant, elle qui dans les deux précédentes images est l’objet du supplice devient le salut d’Ange qui cherche son regard. une nouvelle fois je mets en contraste l’image et la symbolique. Dans les version plus classiques le regard de la vierge est toujours tourné vers le Christ c’est un regard abattu car le Christ est mort. Je ne voulais pas cette image.
 

 

 

 

Voilà, vous en savez un peu plus sur la démarche de ce projet. Aussi, je suis assez séduit par l’idée que certains ou certaines,  en regardant ces photos, y trouverons d’autre forces et faiblesses en opposition, d’autres interprétations ou tout simplement apprécieront le travail que je vous propose.

Merci à Lynoa et Ange de m’avoir fait confiance.